Fink

 

Gottfried Wilhelm Fink (1783-1846), théologien et pasteur, fut aussi, à Leipzig, musicologue, poète, éditeur (du célèbre Allgemeine musikalische Zeitung) et compositeur (surtout de musique vocale).

On peut lire ici (en allemand) sa biographie-nécrologie.

L'ouvrage de Heinz Schuler, Musik und Freimaurerei (Florian Noetzel Verlag, 2016), signale qu'il fut initié en 1811 à la loge Balduin zur Linde de Leipzig.

Nous avons relevé, parmi celles de ses oeuvres qui figurent dans des chansonniers maçonniques :

  • Laßt rauschen hin die Jahre an unserm Lebensbaum (Bundeslied zum Johannisfeste)

  • Die ihr vor vielen Jahren den Grund des Bau's gelegt (am Stiftungsfeste)

qui figurent (avec partitions) respectivement sous les n°s 84 et 92 au chansonnier de Erk

  • Zuerst erschalle Dank und Ruhm

dont le texte figure (n° 54) au recueil Apollo de 1814

Dans son T. 3, Fétis adopte à son sujet le ton méprisant et supérieur qu'il affecte généralement pour qualifier ceux qui ne partagent pas ses idées :

FINK (GODEFROID-GUILLAUME), ancien rédacteur de la Gazette musicale de Leipsick, naquit à Sulza sur l'Ilm, le 7 mars 1785. Il reçut, dans sa jeunesse, des leçons de piano et d'orgue du cantor Gressler. Admis ensuite comme sopraniste au chœur du collège de Naumbourg, il continua ses études sous la direction du recteur de ce collège, Fürstenhaupt, et du magister Schocher. Suivant la notice relative à Fink, insérée dans l’Universal Lexicon der Tonkunst, dont il fut un des rédacteurs, il est dit que dès ce temps il se distingua par des essais de poésie latine, et des morceaux de musique religieuse, dont quelques-uns étaient écrits avec orchestre. En 1804, il commença ses études de théologie, qu'il ne termina qu'en 1809. Ce fut à cette époque qu'il publia quelques recueils de chansons allemandes avec accompagnement de piano, dont il avait fait les vers et la musique. En 1810, il fit aussi paraître chez Kuhnel, à Leipsick, des chansons populaires, et des chants religieux à plusieurs voix. Les deuxième et troisième cahiers de ces collections furent publiés l'année suivante. Déjà il s'était fait connaître comme écrivain sur la musique par une dissertation sur la mesure et le rythme, publiée dans les n°s 13, 14 et 15 de la 11e année de la Gazette musicale de Leipsick (ann. 1808-1809). Ses conversations avec Auguste Apel avaient attiré son attention sur ce sujet ; mais son travail, bien qu'étendu, est superficiel. Fink n'avait pas aperçu la grande et belle loi de combinaison des temps binaires à divisions binaires, des temps binaires à divisions ternaires, des temps ternaires à divisions binaires , et des temps ternaires à divisions ternaires, sur quoi repose toute la théorie de la rythmique musicale. Sans la connaissance de cette loi, on ne fera jamais rien sur ce sujet qui ait quelque valeur.

En 1812, Fink établit une maison d'éducation à Leipsick ; il la dirigea jusqu'en 1827. Pendant ces quinze années il publia un volume de poésies (chez Hartnock, en 1815), un livre intitulé : les Dévotions (chez Gœschen, en 1814), et un volume de sermons en 1815. Vers le même temps il fît paraître aussi des recherches sur quelques anciens chants de l'église tels que le Dies irae, le Stabat mater, le Salve regina, dans le Magasin (sic) pour les prédicateurs chrétiens, publié par Tzschirner, et dans la Gazette musicale de Leipsick. En 1827, il s'est chargé de la rédaction de cette feuille, qui n'a pas conservé entre ses mains l'intérêt que Rochlitz avait su lui donner. Cependant l'auteur de l'article biographique de Fink, du Lexique de Schilling, dit que ses fonctions comme rédacteur de cette feuille le placent à la tête de la critique musicale. Il suffît de lire quelques articles de Fink pour être convaincu que le savoir lui manque dans la partie didactique de l'art, et qu'il n'a que des connaissances superficielles concernant son histoire. Dans le livre qu'il a publié sous ce titre : Erste Wanderung der altesten Tonkunst, als Vorgeschichte oder erste Periode derselben (Première excursion dans la musique la plus ancienne, comme histoire préliminaire, ou première période de l'histoire de cet art), Essen, Baedecker, 1851, in-8°, les matériaux fournis par le grand ouvrage de la Description de l'Egypte, le voyage de Denon, les Mémoires de Jones traduits par M. de Dalberg, et d'autres livres modernes ne lui ont présenté que des faits dont il n'a point aperçu la liaison ; ses vues manquent de portée, et rien ne s'élève au-dessus de la médiocrité dans ce petit volume. Après avoir rédigé la Gazette générale de Musique depuis 1827 jusqu'en 1841, il fut nommé professeur de musique à l'Université de Leipsick en 1842; mais il ne garda pas longtemps cette position, ayant désiré passer ses dernières années dans le repos. Le 10 août 1846, il fit avec sa femme et sa fille une excursion à Halle; mais, à peine arrivé dans cette ville, il y tomba malade, et, le 27 du même mois, il y mourut. Son portrait a été placé en tête du quarante-huitième volume de la Gazette générale de Musique de Leipsick. Fink a fourni des articles de musique à l’Encyclopédie allemande de Ersch et Gruber, au Dictionnaire de la conversation publié par Brockhaus à Leipsick, et à l’Universal Lexicon der Tonkunst, publié par M. Schilling. 

Les compositions musicales de Fink consistent en quelques morceaux pour piano et violon ; des chants à plusieurs voix ; des chansons à boire; plusieurs suites de mélodies sur des poésies de Goethe et d'autres ; un recueil de mille lieder et chansons allemandes, sous le titre : Musikalischer Hausschatz der Deutschen, Leipsick, Mayer et Wigaud , 1843; cinq trios pour soprano, contralto et basse. Leipsick, Hofmeister, 1844 ; Die deutsche Liedertafel (La société allemande de chant), recueil de cent chants à quatre parties pour des voix d'hommes, Leipsick, G. Mayer, 1846. Parmi ses écrits relatifs à la musique, les plus considérables sont : 1° Celui qui a été cité précédemment sous le titre : Erste Wanderung, etc. 2° Musikalische Grammatik oder theoretisch-praktischer Unterricht in der Tonkunst (Grammaire musicale ou instruction théorique et pratique sur la musique). Leipsick, G. Wigand, 1836, in-16 de XVI et 282 pages, avec beaucoup d'exemples de musique. Il en a été fait une deuxième édition chez le même. 3° Wesen und Geschichte der Oper. Ein Handbuch fur alle Freunde der Tonkunst (Essence et histoire de l'Opéra. Manuel pour tous les amateurs de musique), ibid., 1838, 1 vol. in -8°. 4° Der neumusikalische Lehrjammer, oder Beleuchtung der Schrift : Die alte Musiklehre im Streil mit unserer Zeit, von Marx (La Nouvelle Méthode déplorable de musique, ou Examen de l'écrit de Marx, intitulé : l'Ancien Enseignement de la musique en opposition avec notre temps), ibid., 1842, in-8°. 5° System der musikal. Harmonie lehre, etc. (Système de la science de l'harmonie musicale, etc.). Leipsick, Mayer et Wigand, 1842, 1 vol, in-8°. 6° Der Musikalische Hauslehrer (l'Enseignement privé de la musique). Pesth, Heckenast, 1846. — Fink s'est occupé pendant plus de vingt ans de la préparation d'une histoire de la musique. Après sa mort, on a trouvé dans ses papiers un manuscrit qui paraît être le résultat de ce travail et qui a pour titre : Handbuch der allgemeinen Geschichte der Tonkunst fur Forlesungen auf Academien, Gymnasien, Seminarien, etc. (Manuel de l'histoire générale de la musique, pour des lectures dans les académies, gymnases, séminaires, etc.). Cet ouvrage n'a pas été publié jusqu'à ce jour (1860). Le seul écrit posthume de Fink qui a paru est une instruction élémentaire sur la composition, intitulée : Musikalische Compositionlehre, etc., Leipsick, Peters. 

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