Pot-pourri pour la Grande Famille de Spire (1805)

Ces couplets constituent un des deux cantiques chantés lors du Banquet ayant suivi l'installation de la Loge de la Grande Famille à Spire, le 16 juin 1805.

Le Tracé nous précise que, après la 5e santé,

 le Cher Frère Orateur Verny a chanté les couplets suivants.

La Loge souveraine mentionnée au 1er couplet est bien entendu le Grand Orient de France. 

Les mots en italiques au couplet 2 (rappelés au couplet 5) font référence aux noms des 4 Loges officiellement représentées à la cérémonie par une délégation : 

• la Vraie Fraternité de Strasbourg (fondée en 1803)

• la Concorde de Strasbourg

• Les Amis réunis de Mayence (cette Loge fondée en 1803 existe toujours, sous l’appellation Die Freunde zur Eintracht. Jean Bon de Saint André - en l'honneur de qui fut tirée une Santé lors du Banquet - en était un membre éminent)

• l'Union philantropique (sic) de Landau, qui était la Loge installatrice (nous n'avons pas trouvé d'autre renseignement sur cette Loge, hormis le fait que son Tableau 1812 a été imprimé et qu'en 1834 elle figure dans la liste des Loges affiliées à la Vraie Fraternité de Strasbourg mentionnée ci-dessus)

 

	Air : De la croisée. 1. Frères, nos voeux sont écoutés Par notre Loge souveraine, Nous formons, grâce à ses bontés Un anneau de plus à la chaîne ;
	Le bonheur enivre nos sens Dans touts (sic) les coeurs la gaité brille, Puisqu'on adopte les enfants De la Grande Famille . . . bis.   Air : d'Arlequin Afficheur. 2. Graces à la Divinité  Du beau jour qu'elle nous accorde ! Nous voyons la Fraternité  Assise auprès de la Concorde : Les Amis réunis sont près  De l'Union philantropique :  Dans ces mots combien de secrets  Du grand art maçonnique !   Air : Quand la peinture et l'harmonie. 3. L'ordre de la Maçonnerie  Fut créé pour le vrai bonheur : Des actions de notre vie  Il est le seul régulateur.  Justice, droiture et franchise  Nous guident dans cet art si beau.  Nous avons choisi pour devise  Equerre, compas et niveau.   Air : Comme j'aime mon Hypolite. 4. Comment puis-je aux Installateurs  Témoigner ma reconnaissance ? Des Députés, des Visiteurs,  Comment célébrer la présence ?
	Amis, il faut qu'en leur faveur Chacun attaque sa barique : Ce mode est, je crois, le meilleur, Nous allons le mettre en pratique.   Air : Tire, lire en plan. 5. Frères, chargez vos Canons Pon Pon ! Nous tirons ! En vrais Francs-Maçons. Armons nous tous et buvons  La santé la plus chère : Il faut que chaque frère Sache en vidant son verre  Que j'allume à la santé d'Union, de Fraternité, De Concorde et d'Amitié Le feu le plus sincère.

L'air Tire lire en plan était la chanson de marche officielle des grognards de la Grande Armée. Il n'est donc pas étonnant de le rencontrer dans une Loge impériale, particulièrement au moment de charger les canons.