Chant maçonnique

 Cliquez ici pour entendre l'air, emprunté à la page concernée d'un site spécialisé 

Agenais, Évariste Carrance (1842-1916) fut homme de lettres, journaliste et ... aubergiste.

Dans son oeuvre, très abondante, on trouve Le mariage chez nos pères, récits & légendes (1872 ), La prostituée, ... 

Il collabora aussi à la revue Le Baiser.

Pendant 23 ans, Carrance fut l'animateur d'une publication annuelle de poésies. On trouve dans l'un ou l'autre de ces recueils un texte maçonnique, comme celui-ci, figurant aux pages 349-50 de l'édition 1879, ou un Hymne Maçonnique pour l'inauguration d'un Temple.

La référence religieuse est très présente dans cette chanson, montrant bien que des années encore après l'excommunication papale, la religiosité restait profondément ancrée dans l'esprit de nombreux maçons.

Le signataire Aimé Reinhard est vraisemblablement l'auteur de nombreux ouvrages sur l'Alsace. Il doit s'agir d'un de ces nombreux Alsaciens qui ont choisi la France après l'annexion consécutive à la défaite de 1870.

La mention Alsace-Lorraine en-dessous de son nom est à notre avis une référence à la prestigieuse Loge du même nom, fondée à Paris en 1872 suite au sabordage des Loges locales après qu'elles aient été sommées de s'inscrire dans une Obédience allemande ; elle avait choisi pour batterie France - Alsace - Lorraine !

      

CHANT MAÇONNIQUE

 

Air du Noël d'Adam.

 

Debout, Maçons ! à l'oeuvre, sans relâche !
Le temps est court, éternel le labeur ;
Veillons, veillons, car notre sainte tâche
Au monde entier doit porter le bonheur.
Par nous, un jour, la concorde éternelle
Enlacera toute l'humanité.
Frères, debout ! le Maître nous appelle !
A l'oeuvre, au nom de la Fraternité !

Du roi des cieux nous sommes la milice ,
Luttant toujours pour détruire le mal,
A toute erreur, comme à toute injustice ,
Nous porterons partout le coup fatal ;
Partout aussi notre main fraternelle
Au malheureux verse la charité.
Frères, debout ! le Maître nous appelle !
A l'oeuvre, au nom de la Fraternité !

Ah ! Pour hâter notre oeuvre si féconde ,
Pour voir bientôt tous les peuples s'unir,
Faisons encor rayonner sur le monde
La loi d'amour, la loi de l'avenir !
Que pour le bien la ligue universelle
Assure à tous le droit, la liberté !
Frères, debout ! le Maître nous appelle !
A l'oeuvre, au nom de la Fraternité !

AIMÉ REINHARD.            

                   Alsace-Lorraine, décembre 1878. 

L'air mentionné est bien entendu celui du célèbre Minuit, Chrétiens !, utilisé par une chanson du recueil d'Orcel, à laquelle nous avons consacré une page qui donne des références à l'original.

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