le Maçon Vengé

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Ces pages sont les pp. 126 à 128 de La Lire Maçonne

On remarquera la parenté de l'air, de la métrique et du refrain avec ceux du chanoine de l'Auxerrois.

Le Maçon Vengé

 

Jadis un juge criminel
Au supplice le plus cruel,
Par voie illégitime,
Avoit condamné sans raison,
A la mort un Frère Maçon,
Innocent de tout crime,
Et de sa perte triomphant,
Il le conduisoit en chantant,

Refrain

Eh ! bon, bon, bon, que le Vin est bon; 
A ma soif j'en veux boire.

 

Comme notre Frère on menoit
Au supplice, qui l'attendoit,
Son Roi vint à paroitre;
Et se trouvant être Maçon
Aussi-tôt notre Compagnon
A lui se fit connoitre,
Par les signes que nous faisons,
Quand tous ensemble nous chantons
Eh ! bon, bon, bon, &c.

 Le Roi s'informant à l'instant
Du sujet de son accident,
Découvre le mistere;
Et d'un grand couroux transporté,
Il dit: " Juge d'iniquité,
" Tu fais tort à mon Frère ;
" Sais-tu qu'assis à mon côté
" Ensemble nous avons chanté
" Eh ! Bon, bon, bon, &c.

Sur le champ l'arrêt fut rendu,
Que le Juge seroit pendu
Au Bois triangulaire ;
Et pour être en signe au Maçon
Il faisoit là tout de son long
La perpendiculaire :
Tandis que le Frère joïeux
Se mit à chanter de son mieux
Eh ! bon, bon, bon, &c.

Nouveaux Couplets.

Par le Fr. Du Bois.

Aux Prophanes injustes.

Vous qui, sur d'injustes soupçons
Condamnez ainsi les Maçons,
Sans vouloir les entendre ;
De peur qu'un Monarque irrité,
Pour prix de votre iniquité,
Ne vous fasse tous pendre,
Croïez-moi, venez, sans délai, 
Chanter avec nous d'un cœur gai,
Eh ! bon, bon, bon, &c.

Aux Belles ombrageuses.

Beautés, dont les charmans appas
Dans nos Loges ne brillent pas,
N'en prenez point ombrage .
Après six heures de repos,
Le Maçon en sort mieux dispos,
Et plus propre à l'ouvrage;
A vos pieds, avec Cupidon,
Il chante sur le même ton,
Eh ! bon, bon, bon, que l'Amour est bon, 
C'est pour lui qu'on doit boire. 

La même chanson figure à la p. 113 du Recueil de chansons et Poésies Maçonnes, sans les deux nouveaux couplets du Frère du Bois mais avec en leur place le suivant :

Chers freres, d’un commun accord,
Munissons-nous d’un rouge bord ;
Buvons d’un cœur sincere
Au maître & aux deux surveillans,
Que sur leurs sages réglemens
Cette loge prospere ;
Et pour tribut, comme aux maçons,
A leurs santé trois fois chantons
Et bon, bon, bon,
Que le vin est bon,
A ma soif j’en veux boire.

Aux tables des titres et des incipits de l'édition 1763 (ce ne sera plus le cas dans les suivantes), les deux nouveaux couplets de Dubois étaient identifiés comme des chansons séparées.

 

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