LE MAçON SE SUFFIT

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Cette chanson, qui se trouve aux pages 56-57 de La Lire Maçonne, se chante sur le même air que Félicité du Maçon (p. 50).

Elle figurait dès la première édition de 1763 (p. 51).

           

Le Maçon se suffit.

 

Sur l'Air précèdent.

 

SUr les préjugés du vulgaire,
On nous proscriroit en tous lieux :
Mais notre crime est de nous taire
Et de savoir nous rendre heureux.
Loin de nous porter au frivole,
L'utile dicte nos leçons ;
Et la sagesse est la boussole
Qui dirige les Francs-Maçons.

 

C'est elle qui préside à table,
Quoiqu'en disent nos envieux,
Si l'on rend ce bonheur durable,
Nous serons semblables aux Dieux.
A l'abri des fureurs d'Eole,
Mêlons le nectar aux Chansons :
Fixer le plaisir qui s'envole
C'est la gloire des Francs-Maçons.

 

En vain le vice se tracasse
Pour troubler de sages mortels.
Ici le Maçon, quoiqu'il fasse,
Aux vertus dresse des Autels.
Prophane orgueilleux, qui nous fronde,
Nous rions de tes vains soupçons ;
Que nous fait le reste du monde ?
Le Maçon suffit aux Maçons.

 

Frères, appellons à nos fêtes 
Le Dieu du vin & des plaisirs, 
Que l'olivier ceigne nos têtes, 
Pallas réglera nos désirs. 
Sans crainte versons à ia ronde ; 
Le vin qu'on boit en Franc-Maçon
Devient une source féconde 
De jeux, d'esprit & de raison.

 

Du Soleil la vive lumière,
Pour nous jamais ne s'obscurcit,
La Lune à son tour nous éclaire,
Et guide nos pas dans la nuit :
Le Maître à nos douceurs parfaites,
Sait mêler d'utiles leçons,
Et ce sont-là les trois Planètes
Qui dominent sur les Maçons.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le premier couplet se retrouvera dans de nombreuses versions des Chansonniers de Jérusalem, ainsi que dans des chansonniers apparentés, souvent avec la mention d'air la feuille à l'envers. Porter au frivole y est en général remplacé par fixer au frivole et qui dirige les Francs-maçons par qui guide tous les Francs-Maçons.

Dans certaines de ces éditions, ce couplet fait partie d'un sous-ensemble de trois mettant en évidence (par des italiques) successivement les mots de Sagesse, Force et Beauté.

Le 4e couplet et les 4 derniers vers du 3e se retrouvent quasi-identiquement dans une chanson figurant à de nombreux autres chansonniers du XVIIIe.

Le dernier couplet quant à lui se retrouvera également isolé pour constituer une chanson séparée, très répandue. Il évoque évidemment la réplique rituélique dont l'usage était à l'époque généralisé sous différentes formes :

(Q) Qu'avez-vous aperçu lorsqu'on vous a donné la lumière ?
(R) Le soleil, la lune et le maître de la loge.

Au siècle suivant, on retrouvera la version originale de la Lire en 1806 dans la Muse maçonne (p. 24).

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