Ces pages sont les pp. 44 à 46 de La Lire Maçonne, et peuvent également se chanter 
sur l'air précédent, celui de l'Apologie des Francs-Maçons.

Chacun, avec raison, redoute
La Rivalité ;
Ce défaut applanit la route 
De l'iniquité.
Qui se soumet à sa puissance,
Ne voit plus que ses intérêts.
Rang, esprit, sang, vertu, maissance,
Pour lui vous n'avez plus d'attraits

Licas ose adorer Climène !
Me disoit Tircis ;
Quand nous portons la même chaîne,
Serions-nous amis ?
Cette amitié devient un crime ;
Et plus nos noeuds furent étroits,
Plus sur ma haine légitime
Son amour augmente ses droits.

Deux Guerriers qui vivoient en Freres,
Se tournent le dos ;
Un Moine, sous ses loix austeres,
N'a plus de repos ;
Chacun s'agite et se tourmente,
Pour perdre d'honneur son rival;
Il n'est rien que chacun ne tente,
Tout plaît, s'il lui devient fatal.

Telle est, dans le monde ordinaire,
La Rivalité.
Peut-on donc trop tôt se soustraire,
A sa cruauté ?
Ici nous la voïons, sans crainte,
Régner et régler nos esprits.
A la vertu l'ame est astrainte,
Nos coeurs y sont assujettis.

Toujours Rivaux, mais toujours Freres,
Si nous combattons,
C'est pour céder aux plus sinceres,
Que nous révérons
Quand c'est l'amour qui les couronne,
Cet amour reçoit la faveur :
Ici, qu'on le voïe, & s'étonne,
La Rivalité n'a qu'un coeur !