Chanson (des
visiteurs)
En cliquant  ici, vous entendrez
le fichier midi de la partition (celle de la p. 476) indiquée par la Lire comme
à utiliser pour ce texte

Cette chanson fait
partie d'un ensemble de plusieurs chansons distinctes, fort répandues,
utilisant le même air et qui constituent diverses illustrations du processus de
ritualisation des  Santés chantées.
Elle
figure à de nombreux chansonniers, dans de multiples versions dont il nous a
semblé intéressant d'effectuer une comparaison systématique. 
On remarquera
qu'elle mentionne déjà l'identification du 1er et du 2d
Surveillant respectivement par le niveau et la perpendiculaire et du Vénérable
par l'équerre qui les rassemble.
Commençons par la
version figurant, avec le simple titre Chanson, aux pp. 234-5 du
recueil de Lausanne de 1779 :
  
    | 
 | Chanson   Sur l'air :  Troupe chérie,
      troupe aimable.   Un digne maître nous rassemble,Pour nous instruire tous ensemble ;
 C'est le devoir de tous les Francs-maçons,
 De célebrer ici son nom ;
 Il porte devant lui l'équerre,
 Vrai simbole de l'équité ;
 Il est la brillante lumiere
 Qui nous montre la vérité.
     Premier surveillant de la loge,Souffrez aussi que votre éloge,
 Soit annoncé par mes vers dans ce jour ;
 Témoignage de mon amour ;
 Que votre exemple nous unisse,
 Du nœud de la fraternité ;
 Que le niveau de la justice
 Conserve notre égalité.
   Le second surveillant bon frère,Porte le perpendiculaire ;
 Il nous prescrit la droiture des cœurs,
 Qui sert à diriger nos mœurs,
 | 
  
    |   | A ses vertus rendons hommage ; Ecoutons toujours la raison,
 Imitons cet homme si sage,
 L'incomparable Salomon.
     Chantons le zèle ardent mes frères,De nos officiers dignitaires,
 De cette Loge ornement précieux,
 Ne travaillons que sous leurs yeux ;
 Avec ferveur avec constance,
 Employons de bons matériaux ;
 Nous recevrons en assurance,
 Le fruit de nos nobles travaux.
     Membres de cette Loge aimable, Chérissons notre vénérable ;
 C'est un parfait modèle de vertu,
 Tous nos hommages lui sont dû ;
 Que le canon tire à sa gloire,
 Et qu'un grand feu lui soit porté,
 Par trois fois trois il nous faut boire
 A notre maître respecté.
 | 
L'air indiqué est
celui de  Troupe chérie,
      troupe aimable, air que nous avons pu identifier comme  celui de Unissons-nous à cette
Table, chanson figurant par exemple à la
p.  476 de la Lire.
On remarque que,
comme dans certaines versions de cette dernière chanson, le 3e vers de chaque
couplet est ici de 10 pieds.

La chanson
figurait également (pp. 28-30) au  recueil de Ste-Geneviève, avec un titre
spécifique, une partition pratiquement identique (au décalage de ton près) et
un texte très voisin, dont il est cependant intéressant d'examiner les
quelques variations :
  
    | Version
      de Lausanne | Version
      de Ste-Geneviève | 
  
    | Chanson | Chanson
      pour chanter dans une Loge où l'on est admis comme Visiteur | 
  
    | Un
      digne maître nous rassemble, Pour nous instruire tous ensemble ;
 C'est le devoir de tous les
      Francs-maçons,
 De célebrer ici son nom ;
 Il porte devant lui l'équerre,
 Vrai simbole de l'équité ;
 Il est la brillante lumiere
 Qui nous montre la vérité.
  Premier surveillant
      de la loge,Souffrez aussi que votre éloge,
 Soit annoncé par mes vers dans ce
      jour ;
 Témoignage de mon amour ;
 Que votre exemple nous unisse,
 Du nœud de la fraternité ;
 Que le niveau de la justice
 Conserve notre égalité.
 Le second surveillant bon frère,Porte le perpendiculaire ;
 Il nous prescrit la droiture des cœurs,
 Qui sert à diriger nos mœurs,
 A ses vertus rendons hommage ;
 Ecoutons toujours la raison,
 Imitons cet homme si sage,
 L'incomparable Salomon.
  Chantons le zèle ardent mes frères,De nos officiers dignitaires,
 De cette Loge ornement précieux,
 Ne travaillons
      que sous leurs yeux ;
 Avec ferveur avec constance,
 Employons de bons matériaux
      ;
 Nous recevrons en assurance,
 Le fruit de nos nobles travaux.
 Membres de cette Loge aimable, Chérissons notre vénérable ;
 C'est un parfait modèle de vertu,
 Tous nos hommages lui sont dû ;
 Que le canon tire à sa gloire,
 Et qu'un grand feu lui soit porté,
 Par trois fois trois il nous faut boire
 A notre maître respecté.
 | Un
      digne Maître nous rassemblePour nous instruire tous ensemble,
 C'est le devoir de tout
      bon Franc-Maçon
 De célebrer icy son nom.
 Il porte devant lui l'Equerre,
 Vrai symbole de l'Equité ;
 Il est la brillante lumiere
 Qui nous montre la Vérité.
  Premier Surveillant
      de la Loge,Souffrez aussi que votre éloge
 Soit annoncé par mes vers  en 
      ce
      jour,
 Témoignage de notre
      amour ;
 Que votre exemple nous unisse,
 Du nœud de la Fraternité :
 Que le Niveau de la justice
 Conserve notre égalité.
 Le second Surveillant, bon
      Frère,Porte 
      la
       perpendiculaire ;
 Marque de la droiture
      de nos  cœurs,
 Qui sert à diriger nos mœurs.
 A ses vertus rendons hommage,
 Ecoutons toujours la raison :
 Imitons cet homme si sage,
 L'Incomparable Salomon.
  Chantons le zèle ardent, mes
      Frères,Des officiers dignitaires
 Qui de
      cette Loge sont l'ornement
      ;
 Travaillons
      unanimement
 Avec ferveur, zèle
      et constance,
 Employons de bons matériaux,
 Nous recevrons en assurance
 Le payement
      de nos travaux.
 Membres de cette Loge aimable, Chérissons notre Vénérable,
 C'est un parfait modèle de vertus,
 Tous nos hommages lui sont dûs ;
 Que nos Canons tirent à sa gloire
 Et qu'un grand feu lui soit porté,
 Par trois fois trois il nous faut boire
 A notre Maître bien
      aimé.
 | 
Ici aussi, le 3e
vers de chaque couplet est de 10 pieds.

  
    | C'est encore
      une version différente, plus proche, parfois de l'une, parfois d'une autre,
      de celles qui précèdent, qu'on trouve en 1765 aux pages 21-22 du 
      Nouveau Recueil de discours et chansons maçonnes, à l'usage de toutes
      les Loges régulières. En voici le
      texte, ainsi que l'image des deux premiers couplets. 
 | Un
      digne Maître nous rassemble, Pour nous instruire tous ensemble ;
 C'est le devoir de tout bon Franc-Maçon
 De célebrer ici son nom :
 Il porte devant lui l'Equerre ,
 Vrai symbole de l'équité :
 Il est la brillante lumiere,
 Qui nous montre la vérité.
  Premier Surveillant
      de la Loge ,Souffrez aussi que votre éloge
 Soit annoncé par mes vers dans ce
      jour,
 Comme un gage de mon amour :
 Que votre exemple nous unisse,
 Du Nœud de la fraternité ;
 Que le Niveau de la Justice
 Conserve notre égalité.
 Le second Surveillant, bon
      Frère ;Porte le perpendiculaire ;
 Il nous prescrit la droiture des cœurs,
 Qui sert à diriger nos mœurs :
 A ses vertus rendons hommage,
 Ecoutons toujours la raison.
 Imitons cet homme si sage,
 L'incomparable Salomon.
  Chantons le zèle ardent, mes
      Frères,De nos Officiers Dignitaires ,
 De cette Loge ornement précieux :
 Ne travaillons
      que sous leurs yeux.
 Avec ferveur, avec constance ,
 Employons de bons matériaux
      ;
 Nous recevrons en assurance,
 Le noble prix de nos travaux.
 Membres de cette Loge aimable, Chérissons notre Vénérable,
 C'est un parfait modèle de vertus ;
 Tous nos hommages lui sont dûs ;
 Que nos canons tirent à sa gloire ,
 Et qu'un grand feu lui soit porté :
 Par trois fois trois, il nous faut boire
 A notre Maître respecté.
 | 

La version de
Sophonople (pp. 43-4), intitulée également Chanson des Visiteurs, est
pratiquement identique à celle de Lausanne (avec cependant, au 1er couplet, 
 C'est le devoir de tout bon Franc-Maçon au lieu de 
 C'est le devoir de tous les
      Francs-maçons),
mais elle indique pour air : Que tout ici se réunisse (nous savons que
cet air, dont l'incipit est voisin de Unissons-nous à cette Table, a été
 employé par
Panard au XVIIIe, mais ne l'avons pas
trouvé ; il est assez remarquable qu'il soit en 8 vers de 8 pieds, sauf le
3e, en 10).

Voyons maintenant
comment cette chanson se présente aux différentes éditions (chaque fois aux pages 482-3) de
la Lire maçonne.
Remarquons d'abord
l'évolution du titre : Chanson nouvelle pour un visiteur à l'édition
1766, Autres compliments pour le Maître, les Surveillants & Officiers aux
éditions 1775 et 1787.
Toutes les
éditions mentionnent sur l'air précédent mais, sans doute pour éviter
toute ambiguïté, l'édition 1787 ajoute que cet air précédent est celui de la p. 476,
qui est précisément Unissons-nous à cette
Table.
Remarquons aussi
que, contrairement à toutes les versions ci-dessus, tous les vers ont cette
fois été ramenés à 8 pieds.
Les modifications
par rapport à la version de Lausanne semblent indépendantes de celles
effectuées par Ste-Geneviève.
On verra que la
Lire ne reprend pas le dernier couplet, mais par contre en ajoute deux autres.
  
    | Version de la Lire | Version
      de Lausanne | 
  
    | Un digne Maître nous rassemble, Pour nous instruire tous ensemble :
 C'est le devoir de tout Maçon
 De célebrer ici son nom.
 Il porte devant lui l'Equerre,
 Vrai symbole de l'Equité ;
 Il est la brillante lumiere
 Qui nous montre la vérité.
  Premier Surveillant
      de la Loge,Souffrez aussi que votre éloge
 Soit chanté par nous en ce jour ;
 Pour vous témoigner notre amour ;
 Que votre exemple nous unisse
 Du nœud de la Fraternité,
 Que le Niveau de la Justice
 Conserve notre égalité.
 Le second Surveillant, bon
      Frère,Porte la Perpendiculaire,
 Marquant la candeur de nos cœurs,
 Qui sert à diriger nos mœurs,
 A ses vertus rendons hommage :
 Ecoutons toujours la raison :
 Imitons cet homme si sage,
 L'incomparable Salomon.
  Chantons le zèle ardent, mes
      Frères,De nos Officiers dignitaires ;
 De la Loge ils font l'ornement.
 Travaillons unanimement,
 Avec ferveur, zèle et constance ,
 Employons bien tous nos instants,
 Sûrs d'obtenir la récompense,
 En faisant valoir nos talents.
 | Un
      digne maître nous rassemble, Pour nous instruire tous ensemble ;
 C'est le devoir de   tous les
      Francs-maçons,
 De célebrer ici son nom ;
 Il porte devant lui l'équerre,
 Vrai simbole de l'équité ;
 Il est la brillante lumiere
 Qui nous montre la vérité.
  Premier surveillant
      de la loge,Souffrez aussi que votre éloge,
 Soit
      
   annoncé par mes vers dans ce
      jour ;
 Témoignage de mon amour ;
 Que votre exemple nous unisse,
 Du nœud de la fraternité ;
 Que le niveau de la justice
 Conserve notre égalité.
 Le second surveillant bon frère,Porte
       le
       perpendiculaire ;
 Il nous prescrit la droiture des
       cœurs,
 Qui sert à diriger nos mœurs,
 A ses vertus rendons hommage ;
 Ecoutons toujours la raison,
 Imitons cet homme si sage,
 L'incomparable Salomon.
  Chantons le zèle ardent mes frères,De nos officiers dignitaires,
 De  cette  Loge ornement   précieux,
 Ne travaillons
      que sous leurs yeux    ;
 Avec ferveur   avec constance ,
 Employons   de bons matériaux
      ;
 Nous recevrons en assurance,
 Le fruit de nos nobles travaux.
 | 
  
    | (ce couplet est absent à
      la Lire) | Membres de cette Loge aimable, Chérissons notre vénérable ;
 C'est un parfait modèle de vertu,
 Tous nos hommages lui sont dû ;
 Que le canon tire à sa gloire,
 Et qu'un grand feu lui soit porté,
 Par trois fois trois il nous faut boire
 A notre maître respecté.
 | 
  
    | Du Maître, aux
      Surveillans & Officiers. Surveillans, Ancien Vénérable,Et de nos Frères cercle aimable,
 Si je reconnais la valeur
 De vos voeux pour mon vrai bonheur,
 La même ardeur guide mon ame,
 Et la même sincérité ;
 Connoissez au feu qui m'enflamme,
 Mes désirs pour votre santé.
 | (ce
      couplet ne se trouve qu'à la Lire, à partir de l'édition 1775 ;
      aux éditions 1766 et 1787, on l'y trouve également à la p. 477) | 
  
    | Vénérable, & vous nos chers Freres, Avec nos hommages sinceres ,
 Nous vous rendons à notre tour,
 Le Tribut du plus tendre amour.
 Chantons les nœuds qui nous unissent,
 Animés des mêmes transports,
 Que nos aziles retentissent,
 Des sons de nos plus doux accords.
 REMARQUES
      sur ce dernier couplet : 1. A l'édition de 1766, ce couplet est précédé de : 
Nota.
 On ajoutera ici un Couplet qui a été omis dans la 1re Edition, & qui peut servir de Reponse
au dernier de la page 473, ainsi qu'en d'autres occasions, comme pour les Visiteurs, &c. 2. Aux
      éditions de 1775 et 1787, il est simplement précédé de : 
        Réponse
        des Surveillans & Officiers. | (ce
      couplet ne figure qu'à la Lire)                 | 
C'est cette version
de la Lire qui sera reprise (pp. 408-11) au chansonnier de
Holtrop sous le titre Hommage.
On la retrouvera
aussi à la p. 305 de la Muse de 1806.

  
  
    
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