Musette : Dialogue

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Ces pages sont les pp. 152 et 153 de La Lire Maçonne. Le dialogue est entre un profane, qui formule toutes les questions qui se posent classiquement dans le monde profane, et un maçon qui y donne à chaque fois des réponses si convaincantes qu'elles entraînent son adhésion.

L'air A quoi s'occupe Madelon (il s'agit apparemment d'un texte de Fleury), utilisé également pour des chansons par le chevalier de Boufflers, par Sédaine, par Favart et par Vadé, ne nous est pas autrement connu.

MUSETTE : DIALOGUE

 

Sur l'Air : A quoi s'occupe Madelon ?

 

Profane. 

Quel est le travail de vos mains,
Quand vous êtes dans vos Loges ?
Quel est le travail de vos mains,
Loin du reste des humains ?

Maçon. 

Nous ne nous occupons jamais,
Sans mériter des éloges ;
Nous ne nous occupons jamais,
Qu'à des ouvrages parfaits.

P.    Pourquoi travailler en secret,
Si vous réprimez le vice ?
Pourquoi travailler en secret,
Si c'est là tout votre objet ?

M.    Nous craignons de nous découvrir,
A des cœurs pleins d'artifices ;
Nous craignons de nous découvrir,
A qui pourroit nous trahir.

P.    Vos frères sont-ils secourus,
S'ils tombent dans l'indigence ?
Vos frères sont-ils secourus, 
Eprouvent-ils des refus ?

M.    Aux vrais besoins nous nous prêtons,
Mais jamais à l'indolence :
Aux vrais besoins nous nous prêtons,
Et nos refus sont des dons.

P.    Chez vous le noble & le bourgeois
Sont-ils également Frères ?
Chez vous le noble & le bourgeois
Suivent-ils les mêmes loix ?

M.    Une parfaite égalité,
Est le sceau de nos mystères ;
Une parfaite égalité,
Fait notre félicité.

P.    Pour jouir d'un sort aussi doux,
Je veux devenir des vôtres ;
Pour jouir d'un sort aussi doux,
Je veux vivre parmi vous.

M.    Dans notre Ordre soyez reçu,
Si vos désirs sont les nôtres,
Dans notre Ordre soyez reçu,
Si vous aimez la vertu. 

On trouve également, avec le titre dialogue entre un profane et un maçon, cette chanson (pp. 5-7) au recueil de Sophonople, avec la même référence d'air et un texte identique. 

On la trouve aussi (pp. 265-6, qui sont les dernières de l'ouvrage), sous le titre dialogue entre un maçon et un profane, et sans référence d'air, dans le chansonnier lausannois de 1779.

Mais on en connaît également une traduction hollandaise, dont il existe un enregistrement.

Le texte français sera repris à la Muse maçonne de 1806 (pp. 93-94).

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