Cantique d'ouverture de banquet

Cliquez ici pour entendre un MP3 des Folies d'Espagne, d'après cette page du site NEUMA.

 Cliquez ici pour entendre l'air, dans un extrait de l'enregistrement mentionné ci-dessous avec Janet Baker et le quatuor Koeckert (CD DGG 449 097-2)

Ce cantique d'ouverture de banquet, ayant pour incipit De l'Univers Architecte suprême, apparaît en 1804 dans le recueil de Desveux (p. 85). Mais il n'est en fait que la reprise (avec quelques légers changements dans le texte, qui sont en mauve dans le texte ci-dessous en colonne de droite) d'un cantique datant probablement du siècle précédent, et dont la partition originale s'était sans doute perdue entretemps.

Il fera un peu plus tard (à la page 3, reproduite ci-dessous en colonne de gauche) l'ouverture du Recueil de la Fidélité de Lille (1807). 

L'air mentionné est On vit sortir de leurs grottes profondes tiré de la Tentation de S. Antoine.

La Tentation de Saint Antoine est un pot-pourri de Sedaine, dont le couplet suivant se chante sur l'air des Folies d'Espagne :

On vit sortir d'une grotte profonde
Mille démons, mille spectres divers :
Des noirs esprits toute la troupe immonde,
Pour le tenter déserta les enfers.

Le texte de Sedaine a été remis en musique en 1946 par Werner Egk, qui a réutilisé les airs indiqués par Sedaine. Il en existe des enregistrements, dont celui-ci.

cantique 

d'ouverture de banquet.

 

Sur l'Air : On vit sortir de leurs grottes profondes, etc. De la Tentation de S. Antoine.

 

DE l'Univers, Architecte suprême,
Du haut des cieux veille sur tes enfans.
Bénis ces mets accordés par toi-même, 
Tu vois nos cœurs, ils sont reconnaissants.

 

Douce amitié, puisse ta voix touchante
Dans ce banquet anime
r nos plaisirs !
Sans ton secours la nature impuissante, 
Malgré ses dons, laisse encor
des désirs.

 

De l'univers, Architecte suprême,
Du haut des cieux écoute nos accens ;
Serre des nœuds que tu formas toi-même,
Nos cœurs unis t'offre[nt] un pur encens.

Rappel du texte d'origine

 

 

Bénédicité du Banquet des Francs Maçons

 

 

De l'univers architecte suprême,
du haut des Cieux veille sur tes enfants, 
Bénis ces mets accordés par toi même, 
tu vois nos cœurs, ils sont reconnaissants.

 

Douce amitié que ta voix consolante,
dans ce banquet anime nos plaisirs.
sans ton secours la nature impuissante, 
malgré ses dons laisse encor
ses désirs.

  

De l'univers architecte suprême,
prête l'oreille à nos faibles accents,
serre des nœuds que tu formas toi même,
et de nos cœurs reçois le pur encens.

L'image ci-dessus provient de l'édition du recueil détenue, sous la cote Bibliothèque municipale de Lyon SJ ZOV 00015, par la Bibliothèque municipale de Lyon, laquelle nous a obligeamment autorisé à faire usage sur ce site des clichés (crédit photographique Bibliothèque municipale de Lyon, Didier Nicole) qu'elle nous en a fournis, clichés que nous avons adaptés pour les mettre aux normes du présent site.

D'après le (très antimaçonnique) ouvrage (1964) de Charles Maillier, Les Loges maçonniques drouaises, cette chanson fut chantée en 1826, dès qu'on servit le potage, au Banquet de la Saint-Jean d'Eté de la Loge Le triomphe d'Henry IV. L'air mentionné est ici Femme sensible, qui selon le Catalogue de la Chanson Folklorique Francaise de Conrad Laforte est précisément celui des Folies d'Espagne.

Une chanson des Annales maçonniques a le même incipit mais est très différente.

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