Echelle d'Adoption

Tirée de la Lyre maçonnique pour 1812 (pp. 39-42), cette Echelle d'Adoption a été composée par Désaugiers.

Au XVIIIe, le ton des chansons destinées aux Loges d'Adoption n'était pas toujours exempt d'un zeste de marivaudage, qui reste cependant aussi discret qu'élégant. On voit ici qu'au XIXe, ce caractère devient plus insistant : la société a changé ...

Encore faut-il voir que Désaugiers est un homme non dépourvu d'esprit, alors que certains de ses émules seront nettement plus plats.


                       


          

ÉCHELLE D'ADOPTION. 

Pot-pourri

Air : Le ciel, mes sœurs, etc. (Des Visitandines.)

Le ciel, mes sœurs, vous tienne en joie ;
De fleurs venez semer la voie
Qui mène droit au paradis.
Par votre doux aspect mes accents enhardis, 
De vos âmes simples et bonnes
En ce jour vont chanter les charmes séducteurs.
Heureux, heureux, jeunes Maçonnes (bis.)
Qui verra le premier la lumière en vos cœurs !

Air : Il est des amusemens.

Ah ! quel spectacle enchanteur
De voir ce cordon d'albâtre,
Par un assaut de blancheur
Charmer notre œil idolâtre !
De la beauté joyeux théâtre,
Qui peut égaler ta fraîcheur? (bis )
Ah !  de désirs,
De plaisirs,
Quelle source délectable !
Mais, je ne sais pas pourquoi,
Je n'aime pas qu'une table (bis)
Soit entre ma Sœur et moi. 

Air : Aussitôt que la lumière.

Quand jadis, comme on l'assure,
Jean dans le désert prêcha,
Ce n'est pas, je vous le jure,
Son plaisir qu'il y chercha,
Et d'un cercle égal au nôtre,
S'il eût pu se rapprocher,
Il n'eût pas, le bon apôtre,
Passé son temps à prêcher.

Air : Tous les bourgeois de Châtres.

Mais quel soupçon profane
Dans ce temple béni !
Frères, je me condamne
Et dois être puni ;
Or donc, sans balancer,
Que toutes nos Maçonnes,
Sur moi promptes à s’élancer,
Tour-à-tour viennent me placer
Entre les deux colonnes.

Air : Adieu ; je vous fuis, bois charmant.

Vous me pardonnez... Quel bienfait !
Souffrez que pour tant d'indulgence
Je vous mette dans le secret
De notre divine science.
De mes avis puisse l'ardeur
Vous éclairer avec vitesse,
Et votre maître en chaque sœur
Trouver bientôt une maîtresse !

Air : Le premier pas.

Faire le bien est notre loi constante,
C'est le seul but de notre doux lien ;
Or chaque fois qu'à votre âme indulgente
L'occasion, chères Sœurs, se présente,
Faites le bien. (bis.)

Air : O filii et filiae.

C'est notre secret ; vous l'avez ;
Mais surtout, mes Sœurs, vous devez
Bien taire ce que vous savez...
Si vous pouvez.

Air : Rien n'était si joli qu'Adèle.

Mais la sonore chanterelle
Vient à nos chansons
Joindre ses joyeux sons.
Jeunes Maçonnes, gais Maçons,
Accourez tous ;
Trémoussez-vous ;
Au jardin d'Eden
L'Amour, l'Hymen
Tout vous appelle ;
Une fois par an,
De par Saint-Jean,
Donnez-vous-en.

             Par le Frère DÉSAUGIERS

Pour ce qui concerne les divers airs utilisés dans ce pot-pourri :

Cette chanson a été reproduite, sans modification :

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