Chant funèbre

 Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre l'air O ma tendre musette

 Cliquez ici pour entendre le 1er couplet chanté par Bernard Muracciole dans son Livre-CD Chants maçonniques des Hauts Grades sur un air de sa composition (l'air original n'avait pu être identifié par lui à l'époque)

Cette chanson provient des pages 237-8 de la Lyre maçonnique pour 1810.

Voir l'air.

Ce chant figure également dans un recueil comportant les Rituels de la Mère Loge Ecossaise de France : c'est là que Bernard Muracciole l'a trouvé (mais sans nom d'auteur ni mention de l'air) pour l'enregistrer à son Livre-CD Chants maçonniques des Hauts Grades.

On sait qu'il fut également chanté (par le Frère Chevallot père) au cours de la Tenue Funèbre pour le Très Cher Frère Chevalier François Picard, 2d Surveillant de la Loge St-Claude de la Paix sincère.

          

CHANT FUNEBRE.

Air : ô ma tendre musette !

Muse tendre et plaintive,
Prête-nous tes accens :
La douleur la plus vive 
Pénètre tous nos sens ;
Un Frère, hélas succombe-
Sous de cruels destins ;
Qu'un cyprès sur sa tombe
S'élève par nos mains.

Ombre à nos cœurs si chère
Ne quitte point ces lieux,
Sois toujours notre Frère,
Sois présent à nos yeux.
Une éternelle gloire
Suivra ton sort mortel ;
Au temple de mémoire
Brillera cet autel.

 

 

Entends la voix chérie
D'amis et de Maçons ;
Écoute, elle s'écrie,
Par de lugubres sons :
Ils n'ont pu te défendre
Des horreurs du tombeau,
L'amitié sur ta cendre
Rallume son flambeau.

Par le  Frère MERCADIER.

Mercadier

L'auteur mentionné, le Frère Mercadier, peut aisément être identifié au Docteur Mercadier, qui, selon l'article Amis de la Liberté de Marie-Thérèse Gravier dans l'Encyclopédie de la Franc-maçonnerie par divers auteurs sous la direction d'Eric Saunier (Pochothèque, 2000), fut de 1790 à 1793 un des animateurs de la Loge parisienne des Amis de la Liberté et qui en 1813, à plus de 80 ans, était encore très actif dans celle du Point Parfait

Il s'agit du Michel Mercadier, Maître en chirurgie accoucheur, né en 1733, qui, selon Le Bihan (dans son ouvrage Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France), a été membre de Saint-Jean de Palestine en 1786-7, de l'Age d'Or en 1787-90, des Amis de la Liberté en 1790-3, du Centre des Amis en 1793-6, tandis que son fils (v. 1767-1793), sous-lieutenant volontaire, l'était des Amis de la Liberté en 1793.

Le Dictionnaire des médecins, chirurgiens et pharmaciens français de 1802 le donne comme exerçant depuis 23 ans à Paris et comme reçu chirurgien en 1779 à Montauban. C'est sans doute lui qui figure (p. 219) à la liste des médecins, chirurgiens et apothicaires de la Maison du duc d'Angoulême et du duc de Berry, qu'on trouve à l'Almanach de Versailles pour 1784.

En 1804, selon Pierre Chevallier dans le Tome 2 de son Histoire de la Franc-maçonnerie française (Fayard, 1974, p. 43), Michel Mercadier était Grand Hospitalier du Grand Orient et il fut l'initiateur de la fête annuelle du Réveil de la Nature.

Voici ce qu'en dit Findel dans le T. 2 de son Histroire de la Franc-maçonnerie (p. 63) :

Un autre coopérateur à l'édifice du Grand-Orient, fut Mercadier, médecin accoucheur, né à Montauban, en 1735, et fondateur d'un grand nombre de loges et de chapitres. Il mérita bien de l'histoire de ce temps-là, en ce sens qu'il mit par écrit tout ce qui signala sa vie de franc-maçon, tous les faits dont il avait été témoin actif, de l'année 1806 à 1814. Ce fut lui aussi qui, pendant l'époque de la terreur, prit des renseignements sur l'existence toujours menacée des autorités supérieures, et noua des relations avec le Fr. Roëttiers. 

Un modèle de longévité maçonnique

En relatant ce qui précède quant à l'activité maçonnique de Mercadier à plus de 80 ans, nous pensions avoir relevé un cas assez exceptionnel.

Mais nous ne nous doutions pas à ce moment qu'il l'était encore bien plus : nous avons en effet découvert depuis lors des preuves que 12 ans plus tard, en 1825, il intervint encore à la Saint-Jean d'été du Grand Orient. En effet, ce jour-là :

  • d'une part, Chevallier donne un couplet qu'il chanta à la gloire de Charles X
  • d'autre part, on trouve ceci à la p. 233 de l'ouvrage de Bazot, Morale de la Franche-maçonnerie :

Vous qui comptez sur mon visage
Près de quatre-vingt-douze hivers,
Daignez agréer mon hommage,
Ma reconnaissance et mes vers.
Enfans de la grande famille,
Combien de fois j'ai répété :
La maçonnerie est la fille,
La mère de l'humanité
!

MERCADIER. (Grand Orient  de France, Saint-Jean d'été 5825, in-4, pag. 30.)

Il est bien évident qu'il s'agit là de deux couplets différents (les deux derniers vers, La maçonnerie est la fille, la mère de l'humanité, sont les mêmes dans les deux) d'un même cantique.

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