Saint-Jean d'Hiver à Saint Napoléon (Paris, 1806)

La Tenue de la loge de Saint-Napoléon, le 8 janvier 1806, n'était pas seulement l'habituelle Saint-Jean d'Hiver, c'était surtout l'occasion - même si, dénoncé dès le 6 septembre 1805, il branlait déjà dans le manche - de célébrer, comme l'avait fait le Grand Orient quelques jours avant (le 28 décembre 1805), le concordat signé le 3 décembre 1804 en vue de fusionner le Grand Orient et l'alors toute récente (23 octobre 1804) Grande Loge Ecossaise, concordat qui avait suscité de grands espoirs d'unification pacifique de la maçonnerie française et de fin des tensions entre le Grand Orient et les irréductibles indépendantistes écossais.  

François Collaveri, dans son ouvrage Napoléon franc-maçon ? (Tallandier 2003), nous explique l'importance de cet événement :

En quoi cette cérémonie nous paraît-elle importante ... ? C'est qu'elle réunissait les chefs des deux groupes jusque-là rivaux. Au terme du concordat qui venait d'être signé, Joseph, frère de l'Empereur, en sa qualité de grand maître de toute la franc-rnaçonnerie française, avait désigné deux représentants particuliers, égaux en dignités, disaient les textes, et qui étaient incontestablement les deux hommes les plus qualifiés pour parler au nom des organisations regroupées : Roettiers de Montaleau pour les grades dits symboliques et le comte de Grasse-Tilly pour les hauts grades du Rite écossais. Ce sont eux qui tinrent les premiers rôles au cours d'une cérémonie organisée d'un commun accord...

Cette cérémonie était présidée par Grasse-Tilly lui-même, en tant que Vénérable de Saint-Napoléon qui était une loge écossaise.

Conformément aux habitudes de l'époque, elle comprenait aussi un hommage obligé à Napoléon, qui avait d'ailleurs, avant de se raviser devant l'opposition qu'il provoquait, imposé ce concordat et qui ici est supposé maçon.

Cet hommage s'est notamment traduit par deux cantiques (voir 1 et 2), tous deux sur une musique de Bianchi avec des textes respectivement de Servière et d'Alès d'Anduze.

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