Cantique (Limoges, 1805)

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Le Journal du Département de la Haute Vienne dans son n° 33 du 19 Floréal an XIII (9 mai 1805) a publié, sans commentaire, (p. 283) le texte reproduit ci-dessous.

La Loge de L’Amitié aurait été fondée vers 1790 par des membres des Frères Unis et de L’heureuse Union (qui se sont mises en sommeil en 1789). Après la parenthèse révolutionnaire, elle fut réveillée dès 1804 (comme on le voit ci-dessous, la cérémonie officielle n'eut lieu que le 26 avril 1805) et elle rassembla bientôt toutes les notabilités du régime impérial, dont le préfet Texier-Olivier (on ne doit donc pas s'étonner de voir un document maçonnique publié par le journal du Département).

Voir ici sur l'air Si Pauline est dans l'indigence.

CANTIQUE MAÇONNIQUE

Chanté par le Frère Th. (1) Maître des Cérémonies à la Loge de l'Amitié,
Orient de Limoges, le 6 floréal an 13, jour de son institution constitutionnelle. 

Air : Si Pauline est dans l'indigence.

Un rayon nouveau nous éclaire :
L'Étoile du grand Orient
Étend jusqu'à nous sa lumière :
Salut à cet Astre brillant ! 
Chantons l'époque solennelle
Où notre constitution 
A la famille universelle
Vient de sceller notre union.

Lorsque le profane vulgaire
Par de vains dehors est séduit,
Qu'il suit la lueur éphémère
Du faux éclat qui l'éblouit ;
Le Sage, le Grand de la terre 
De son rang quitte la splendeur 
Pour venir embrasser un Frère
Et le presser contre son cœur.

Fastes de la Maçonnerie,
Dites que de tant de Héros
Dont la France est enorgueillie
Plusieurs président nos travaux ;
Que quand le burin de l'histoire
Immortalise leurs grands noms,
Ils se reposent de leur gloire
Sous le triangle des Maçons.

Et nous que la reconnaissance
Remplit des plus doux sentimens,
Vers le grand Orient de France
Faisons retentir nos accents.
Lorsqu'à ses augustes mystères ,
Ce temple est à jamais lié ;
Faisons le plus grand feu, mes Frères,
C'est le tribut de l'amitié.

                               par le Frère B. B., Orateur

 (1) la triponctuation donne à penser qu'il pourrait s'agir, non d'un nom de personne, mais d'une abréviation maçonnique : Thuriféraire ? (fonction de l'officier chargé d'encenser l'autel dans certains rituels ... exotiques)

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