La fête de Saint-Jean

Cliquez ici (MP3) pour entendre l'air (remerciements à Daniel Bourgeois, auteur du fichier Musescore utilisé)

La seule édition que nous connaissions de cette chanson figure aux pp. 284-6 du Chansonnier des bonnes gens de Legret.

Elle donne l'image d'une maçonnerie purement festive (et même aussi déboutonnée que dans une goguette), mais qui n'oublie pas quand même de rappeler - d'une manière un peu condescendante - sa vocation philanthropique. 

La référence à la Saint-Jean y est exclusivement folklorique, et totalement dépourvue du moindre contenu religieux : nous ne sommes vraiment plus au XVIIIe siècle, où les deux Saint Jean, le Baptiste et l'Evangéliste, fêtés chacun tous les ans, étaient encore des personnages objets de respect, comme dans cette chanson-ci ou celle-là ...

Voir ici sur l'air Eh ! non, non, non, ce n’est pas là Ninette.

      

LA FÊTE DE SAINT-JEAN.

Air : Ce n’est pas la Ninette.

 

A la Saint-Jean, dit-on,
Les maçons en goguette,
Chantent à l’unisson,
En vidant la burette ;
Eh ! bon, bon, bon,
C'est ainsi que l'on fête,
La fête du maçon.

 

Profanes, du bouton
Suivez bien l’étiquette.
Quand chez nous, sans façon,
Le coeur guide la tête ;
Eh ! bon, bon, bon, etc.

 

Soignez dans vos chansons
L‘équivoque indiscrette ;
Nous autres, nous rimons
A la bonne franquette.
Eh ! bon, bon, bon, etc.

 

Chez nous, sans compliment,
L'amitié guillerette,
En se déboutonnant,
Déploie sa serviette.
Eh ! bon, bon, bon, etc.

 

Le malin Cupidon ,
De ces lieux fait retraite ;
Mais le petit fripon
Prétend qu’on l'y regrette.
Eh ! bon, bon, bon,
Il troublerait la fête ;
Eh ! bon, bon, bon, etc.

 

Tout maçon, dans le fond,
Aux dames rend hommage ;
Sous cape elles riront
De cet âpre langage ;
Eh ! bon, bon, bon,
Béniront, je le gage,
Et pour raison,
La fête des maçons.

 

Le pauvre dit tout bas,
J’y ferai bonne quête ;
Si je n’y touche aux plats,
J’en attraperai miette.
Eh ! bon, bon, bon,
Sa part est toujours faite ;
Eh ! bon, bon, bon,
Faite chez le maçon.

 

Au bruit de maint canon,
Sans tambour ni trompette,
Le triple carillon,
D’une santé parfaite
Eh ! bon, bon, bon,
Vient couronner la fête,
Eh ! bon, bon, bon, etc.
La fête du mâçon.
 

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