LE TROUBADOUR FRANC-MAÇON.

Air  : O ma tendre musette.

Dans la saison nouvelle,
Un gentil troubadour,
Disait près de sa belle,
Avec soupir d’amour ;
Si, de ma Pastourelle,
J'obtiens tendre retour,
Je lui serai fidèle
Jusqu’à mon dernier jour.

Près de certaine belle,
N'est tout d’être constant ;
Et notre jouvencelle
Voulait discret amant.
Aussi la pastourelle
Du gentil troubadour,
Mit cet amant fidèle
A l’épreuve d’amour.

Beau sire ! lui dit-elle,
Désir est dans mon coeur ;
Désir de jouvencelle,
Est désir plein d'ardeur.
Là-bas, dans ce bois sombre,
Vois un temple écarté,
Dont l’impénétrable ombre [ndlr : dans les deux premières éditions, Dont le mystère et l'ombre]
Point curiosité.

Désertant le bocage,
Nous voyons chaque soir,
L’élite du village,
Courir vers ce manoir.
Si Lindor veut lui plaire,
Lindor initié,
Dans ce lieu de mystère
Introduira Chloé.

Bergère trop aimable,
Ah ! vois mon déplaisir ; [ndlr : dans les deux premières éditions, Ah ! tu me vois gémir !]
Serment inviolable
S'oppose à ton désir.
Dans son ardeur extrême,
Lindor jurant par toi,
Donna son amour même
Pour garant de sa foi.

Curiosité cesse,
Amour est satisfait ;
De Chloé la tendresse
Paya l’amant discret.
Fidèle à sa maîtresse,
Fidèle à son secret ;
Lindor, plein de liesse,
Fut un maçon parfait.