Cantique VII de Jouenne

Cliquez ici pour entendre un MP3 de cet air, établi à l'aide de cette page du site NEUMA.

 

Les treize cantiques de Jouenne ont été en leur temps rendus disponibles sur le web par les soins des Loges de Caen. 

Les douze premiers le sont encore, en voici le septième, qu'on pourrait appeler le cantique du couvreur.

Le texte (reproduit ci-dessous) figure aux pp. 42-46 du recueil.

Il développe le thème classique de l'écart (symbolisé par la porte du Temple) entre le monde profane et le monde maçonnique.

Voir ici sur l'air Prenons d'abord l'air bien méchant.

CANTIQUE VII.

Chanté par le Frère Gardien des Portes.

Air : Prenons d'abord l'air bien méchant.

Frères, je voulais en ce jour,
Cédant au transport qui m'inspire,
Prouver que je tiens tour-à-tour
Ou la hallebarde ou la lyre ; 
J'allais invoquer Apollon,
Lorsqu'il m'a dit d'une voix forte :
Au lieu de faire une chanson, (bis)
Crois-moi, reste à garder ta porte. (bis)

En vain je voudrais exprimer
Combien mon chagrin est extrême,
Me voyant contraint à rimer
En dépit d'Apollon lui même !
Je ne vise point au succès,
Chanter est tout ce qui m'importe :
Veuillez écouter mes couplets, (bis)
Mais qu'ils ne passent pas la porte. (bis)

Ce mortel, fier de sa grandeur,
Avec dédain foulant la terre,
Vainement cherche le bonheur,
Il ne saisit qu'une chimère ;
Tous ses plaisirs sont corrompus,
Des vices le torrent l'emporte :
Veut-il connaître les vertus ? (bis)
Il n'a qu'à franchir cette porte. (bis)

Dans ces somptueux bâtiments
Où règne la magnificence,
De Plutus les tristes enfants
Traînent leur pénible existence ;
On voit au sein de leurs palais
De flatteurs une vile escorte,
La bassesse y trouve un accès : (bis)
Ici, nous lui fermons la porte. (bis)

Un vrai Maçon, bon citoyen,
Chérit son frère et sa Patrie,
Pour eux il donnerait son bien,
Pour eux il donnerait sa vie :
A montrer qu'il est généreux
Jamais il n'attend qu'on l'exhorte ;
Jamais non plus le malheureux (bis)
Ne frappa deux fois à sa porte. (bis)

Le front couronné de lauriers,
Ivre de succès et de gloire,
Vingt ans nos généreux guerriers
Ont su maîtriser la victoire !
Au temple d'immortalité
On vit s'avancer leurs cohortes,
La Patrie et la Liberté (bis)
Leur en avaient ouvert les portes. (bis)

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