Les Réformateurs

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Cette chanson intitulée les Réformateurs figure aux pp. 38-41 du volume I des deux carnets Temps perdu d'Escodeca de Boisse, qui s'y livre à son passe-temps préféré : proclamer avec autorité toute son abomination pour les idées modernes. Le même jour d'ailleurs, il fera un autre développement sur ce même thème dans sa réponse à la deuxième Santé.

Voir ici l'air de Nostradamus.

          
      
             

Les Réformateurs 

Air : de Nostradamus

 

Depuis longtemps philosophes et sages

Voulant trouver la loi du genre humain,

Ont, tour à tour, interrogé les âges

Et de la vie exploré le chemin.

Dans leur creuset décomposant le monde,

Ce qu'ils ont fait est resté sans emploi.

Pauvres penseurs, chez vous l'erreur abonde.

Travail, amour, il n'est pas d'autre loi.

 

L'humanité !, dites-vous, sans boussole

Marche au hasard en s'égarant toujours

Sans qu'une voix la guide et la console

En lui donnant l'espoir de meilleurs jours.

Mais vos leçons, vos plans et vos systèmes

Feront jaillir une nouvelle foi ! ...

Pauvres penseurs, agitez des problèmes

Travail, amour, il n'est pas d'autre loi.

 

Chacun de vous, à l'étroit sur la terre,

Invente un monde au gré de ses désirs

Monde idéal où tout est éphémère,

Calculs, projets, sentiments et plaisirs.

Puis, proclamant vos funestes doctrines,

Vous propagez et le doute et l'effroi ...

Pauvres penseurs, pleurez sur vos ruines

Travail, amour, il n'est pas d'autre loi.

 

Quoi ! vous voulez maîtriser la nature

Pour diriger tous les êtres divers

Et nous montrer ainsi la créature

Donnant des lois à ce vaste univers ?

Vous commencez par briser et détruire

Votre Babel a le chaos pour roi ...

Pauvres penseurs, impuissants à construire

Travail, amour, il n'est pas d'autre loi.

 

A vous entendre, infaillibles prophètes,

Chaque soleil se lèvera plus doux

Quand vous aurez étendu vos conquêtes

Et de nos maux apaisé le courroux.

Alors au ciel viendront les jours propices,

La  probité, l'honneur, la bonne foi ...

Pauvres penseurs, rêvez de tels auspices.

Travail, amour, il n'est pas d'autre loi.

 

Mais nous, enfants de la Maçonnerie,

Soumettons-nous aux lois du créateur

Qui nous donna la terre pour patrie

En attendant un avenir meilleur.

En nous aimant ayons bonne espérance ;

Au frère ami, répétons : Tout pour toi !

A l'ennemi, réservons l'indulgence

Travail, amour, il n'est pas d'autre loi.

 

                         11 Juillet 1841

Avec seulement quelques modifications dans la ponctuation, ce texte a connu les honneurs de l'impression dans le n° de février 1842 (p. 57) de la revue Le Globe.

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