Cantique

Ce cantique provient des pages 34 à 36 du recueil édité par Desveux en 1804.

Il se voue à exalter - un peu naïvement - la douceur de la fraternité et de l'aménité (y compris conjugale !) maçonniques, opposée à l'hypocrisie du monde profane.

L'air C'est bien doux est sans doute celui tiré de la comédie de Monvel et Dezède (1777) Les trois fermiers. Nous n'en avons pas encore rencontré de partition.


 
       

CANTIQUE

 

Sur l'Air : C'est bien doux ! 

 

Toujours on voit régner chez vous, 
Profanes, une critique amère, 
Du crime de ne pas vous plaire 
Un Auteur n'est jamais absous ; 
Le Maçon, juge moins sévère,  
Dit : c'est doux ! c'est bien doux ! 
D'excuser un Frère.

 

Je puis sans crainte parmi nous 
Célébrer la Maçonnerie, 
!ndulgence, je vous en prie, 
O Maçons ! je l'attends de vous : 
Pardonnez mes faibles lumières ;
Mais c'est doux, c'est bien doux ! 
De chanter ses Frères.

 

Sans s'estimer se louer tous, 
Et dire après tout le contraire, 
Voilà la méthode ordinaire ; 
Cet art est ignoré chez nous, 
Ici notre hommage est sincère ;
Il est doux ! il est doux ! 
D'applaudir un Frère.

 

Souvent un aveugle courroux 
A voulu noircir nos mystères ; 
Mais nos vertus, nos mœurs austères 
Ont bientôt dissipé ses coups ; 
Après ces atteintes légères,
Il est doux ! il est doux ! 
De revoir ses Frères.

 

Homme puissant ! à vos genoux 
Voyez ce flatteur ; il vous presse, 
Vous traite de grandeur, d'altesse
Quittez-le, venez avec nous,
Et vous direz d'un cœur sincère :
C'est bien doux ! c'est bien doux ! 
D'être nommé Frère.

 

Un infortuné s'offre à vous, 
Votre air de mépris l'embarrasse ; 
Vous l'aidez de mauvaise grace ; 
Qu'il vienne, il trouvera chez nous
L'accueil moins froid et moins sévère ;
C'est bien doux ! c'est bien doux ! 
D'accueillir un Frère.

 

Dans ces ennuieux rendez-vous,
Nommés cercles par le vulgaire,
L'esprit veut s'y donner carrière,
Et le bon sens a le dessous,
Ne sachant que dire et que faire !
Il est doux ! il est doux ! 
D'y trouver un Frère.

 

Autrefois, hélas ! mon Époux,
Disait Lise, était bien sévère, 
Des Maçons il a le mystère, 
A présent la paix est chez nous ;
Complaisant, affable, sincère ;
C'est bien doux ! C'est bien doux ! 
Quand l'Époux est Frère.

 

Par un bon feu signalons-nous,
O Maçons des deux hémisphères !
Le feu qui brille dans nos verres
Nous l'allumons ici pour vous ;
Toutes vos santés nous sont chères ;
Il est doux ! il est doux !
De les boire en Frères.

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