Cantique à Charles X (Villeneuve-d'Agen, 1825)

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Ce cantique dédié à Charles X est le premier des deux qui ont été proposés par le Frère Marquet de Vasselot lors du banquet qui suivit l'inauguration du nouveau Temple de La Loge les Amis des Bourbons à Villeneuve-d'Agen, le 7 juin 1825. 

Il l'avait spécialement composé pour la fête et l'a chanté après les santés d'obligation à sa Majesté puis au Grand Orient.

Le premier et le dernier couplet traduisent bien, derrière l'enthousiasme de façade, la crainte des maçons de se voir mis au ban par le nouveau roi, dont le caractère, plus réactionnaire et bigot que celui de son prédécesseur, faisait craindre qu'il se laisse circonvenir par les anti-maçons très actifs dans son entourage.

L'air est celui de Ce boudoir est mon Parnasse. 

Tandis que la calomnie
Sur nous verse ses poisons,
De la France, le Génie
Veille sur les Francs-maçons.
O toi, dont l'image auguste
Lui répond de tous nos coeurs,
Je veux graver sur ton buste
Ma réponse aux délateurs ;

Quelques imposteurs célèbres,
Sujets sans pays, sans roi,
Disent que dans les ténèbres,
Nous conspirons contre toi :
Tout à Dieu ! Tout à la France,
Oui, Charles ! Nous conspirons,
Mais contre l'intolérance
Si loin du coeur des Bourbons.

Lâches, qui voulez abattre
Le Temple de Salomon ;
L'assassin de Henri IV
Etait-il un Franc-maçon?
Citez-nous quelques uns des nôtres
Coupables d'un tel forfait,
Et nous pardonnons aux vôtres
Tout le mal qu'ils nous ont fait !

Si vous cherchez à surprendre
Le secret des Francs-maçons,
Vive Dieu, pour vous l'apprendre,
Faut-il donc tant de façons ?
En deux mots, sans parabole,
Comprenez-nous aujourd'hui,
Dieu, voilà notre boussole,
Le Roi, voilà notre appui.

Nous joignons à ces mystères
Plusieurs dogmes précieux ;
Pour nous les hommes sont Frères,
Quels qu'aient été leurs aïeux.
Si l'arbitraire ou la haine
Atteignent un innocent,
Afin de briser sa chaîne
Nous donnerions notre sang.

Le pauvre qui nous implore,
Ne le fait jamais en vain ;
Qu'un de nous se déshonore,
Nous lui fermons notre sein.
Mais s'il se repent, s'il pleure,
Les écarts qu'il a commis,
Nous lui pardonnons sur l'heure,
Comme à tous nos ennemis.

Charles ! si quelque cabale
Viens nous noircir à tes yeux,
Réponds: " Voyez leur morale,
Laissez-les ou valez mieux ! "
S'il faut nous mettre à l'épreuve,
Charles ! nous te prouverons
Que les Enfants de la Veuve
Sont tous amis des Bourbons.

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