Barqui et Célicourt, amis maçons lyonnais en 1846

 

Ce document (notice n° FRBNF30211175) figure sous la cote YE-54647 au catalogue de la BNF, qui l'a mis en ligne ici.

Il contient 4 pages dont deux versos vierges et deux rectos manuscrits (qui semblent être de la même main) :

Un éditeur très engagé : Rey-Sézanne

Chez Rey-Sézanne, 8, rue St Côme à Lyon est l'adresse :

-  des bureaux de deux journaux gérés par Rey et imprimés par la Lith. Rey-Sézanne, qui eurent une brève existence de quelques jours en mars 1848 :

  • le quotidien La Révolution

  • le journal de la Révolution de Février 1848 intitulé La Voix du Peuple

- de l'imprimeur en avril 1848 du journal républicain Le Spartacus

- de l'éditeur des 3 grades (cfr ici p. 378 n° 4117) du Catéchisme Maçonnique publié en 1850

- de l'éditeur de l'ouvrage (1850) de P. A. Raynaud Solution du problème social par la justice et la vérité et d'autres publications marquées à gauche.

- de l'éditeur en 1865 des Chansons et quatrains du Frère (fouriériste et communiste) Gabriel Édant.

On lit ici que les propriétaires de l’imprimerie Rey-Sézanne furent arrêtés et internés, puis mis en surveillance, après le coup d’état de 1851.

Dans la longue liste (qui couvre tous les genres et toutes les tendances) de ses publications, on notera en 1873 la pittoresque chanson La France au Christ républicain.

On voit ici qu'un Rey était membre de la loge l'Asile du Sage.

Pierre Barqui (1794-1870 ?), comédien, maçon et militant

Barqui est l'auteur de la seconde chanson et sans doute le collaborateur de Célicourt pour la première.

Selon le fichier Bossu, Pierre Barqui, agent dramatique de son métier, est, venant, en tant que Rose-Croix, de la loge lyonnaise Union et Confiance, résidant à Paris, où il s'affilie en 1853 à la Clémente Amitié (loge bleue en février et chapitre en janvier). 

Celle-ci le radie en 1854 du  fait qu'il est retourné à Lyon, où il reste actif. On voit notamment ici que, en décembre 1869, en tenue d'Union et Confiance, il développe l'idée de chercher les moyens de procurer un asile à la vieillesse et à l'enfance au moyen d'une cotisation supplémentaire.

On lit à son sujet dans le T. 1 du Dictionnaire des comédiens français de Lyonnet (p. 98) :

BARQUI, Pierre, Brutus. - Acteur très aimé au théâtre des Célestins, à Lyon, ville dans laquelle il fit presque toute sa carrière. En 1825-27, il y tenait l’emploi des amoureux, il y était encore en 1850. Vers 1852, il parut à la Porte-St-Martin (ndlr : confirmation du court séjour parisien mentionné par Bossu), puis retourna à Lyon. En 1858, Pierre Barqui, âgé de soixante-quatre ans, ayant exercé la profession d’artiste dramatique pendant cinquante-trois ans en province, et définitivement retiré du théâtre depuis 1857, reçut une pension de 800 francs de la Société des artistes. Son nom figure encore comme résidant à Lyon en 1870. Ses deux fils occupèrent un poste élevé dans l’architecture lyonnaise.

Les Éphémérides des loges maçonniques de Lyon nous apprennent ici qu'en 1840 Barqui (en collaboration avec Célicourt pour la première), avait animé deux fêtes organisées par Les Chevaliers du Temple au profit des ouvriers sans travail ; Barqui était d'ailleurs très lié d'amitié avec ce Célicourt : en 1830, c'est avec lui qu'il avait pris la tête de la révolte des comédiens contre la direction des théâtres de Lyon (source : article aux pp. 7-8 du n° 18 de la revue l'Esprit canut en 2011).

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