Installation de l'Union Parfaite à Reims (1844)

 

Ce document (notice n° FRBNF35881877) figure au catalogue de la BNF sous la cote FM IMPR-2633 (11).

Il est intitulé :

Cantique pour l'Installation de la Loge l'Union Parfaite, à l'Orient de Reims, Par le Frère Jules BARBIER, 31e.

Il n'y a pas d'air mentionné.

Comme on peut le lire ici, cette loge de rite écossais fut effectivement installée le 20 janvier 1844 par le comte Louis de Guignes de Moreton-Chabrillan, délégué du Suprême Conseil.

Dans cette délégation figurait aussi l'auteur des paroles de ce cantique, le Frère Barbier.

Le cantique évoque diverses unions considérées comme parfaites, comme celle de Philémon et Baucis ou de la vertu mariée au talent.

La Sincérité, qui au dernier couplet est associée, dans une autre union parfaite, à l’Union, est le titre distinctif de l'autre loge rémoise à cette époque (loge qui, sauf erreur, appartenait au Grand Orient, ce qui explique sans doute la phrase, au 2e couplet, Le vin du crû, pour les Maçons Français, Pétille autant que pour les Ecossais ; on sait que Barbier était un chaud partisan de la bonne entente entre les rites).

On sait peu de choses de cette loge de l'Union Parfaite, de tendance républicaine (comme on le lit à cette page, après la prise de pouvoir de Napoléon III, l'ophtalmologiste Agathon Brécy qui en était Vénérable fut expédié au bagne de Lambèse en Algérie).


  
    

CANTIQUE

 

Pour l'Installation de la Loge l'Union Parfaite,

 

a l'orient de reims,

 

Par le Frère Jules BARBIER, 31e.

 

 

 

 

Noble cité, salut ! je t’aperçois...
Voilà tes murs, c’est ton sol que je foule..
Voilà ta nef où l'on sacrait les rois,
Comme un dépôt gardant la sainte Ampoule.
Je viens chez toi visiter des Amis
Et prendre part aux plaisirs d'une fête.
Ah ! dans ce jour sans doute il m’est permis,
En désertant les luttes de Thémis,
De boire à l'Union Parfaite.

 

 

 

 

Enfants d’Hiram, notre Loi c'est l’Amour ;
Un Dieu l’a dit : Tous les hommes sont frères.
Des nations cette loi, quelque jour,
En un faisceau confondra les bannières.
Prêchons d'exemple et hâtons le succès,
Des préjugés consacrons la défaite !
Le vin du crû, pour les Maçons Français,
Pétille autant que pour les Ecossais :
Buvons à l'Union Parfaite.

 

 

 

 

Le Créateur, en formant les humains,
Les anima d’un rayon de sa flamme.
Glorifions l'usage de ses mains,
En cultivant notre esprit et notre âme.
Par le premier se faire un nom brillant,
Ce n’est avoir qu’une gloire incomplète.
Maçon, préfère un triomphe plus lent...
De la vertu mariée au talent,
Fais briller l'Union Parfaite.

 

 

 

 

Les Philémon, les Baucis, de nos jours
Sont chose rare... Hélas ! c'est à grand'peine
Si, rallumant le flambeau des amours,
Un couple ou deux fêtent la cinquantaine.
D'un pareil sort moi je serais jaloux :
Puissé-je un jour, dans une humble retraite,
Comptant encor des amis parmi vous,
Les voir en chœur, de deux bons vieux époux,
Célébrer l'Union Parfaite.

 

 

 

 

Quand sous nos pas le sol est raffermi,
Que désormais la triste politique
Ne vienne plus de son souffle ennemi
Troubler la paix du foyer domestique.
De l’Union, de la Sincérité,
Attendons tout !... la tâche sera faite...
Oui, croyons bien à la prospérité,
Tant que de l'ordre et de la liberté
Régnera l'Union Parfaite.

 

 

 

20 Janvier 1844.

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