Ces couplets de circonstance figurent aux pp. 101-2 de la Muse maçonne de Du Bois (éditée à La Haye en 1773), qui est aussi l'auteur de cette chanson, dont nous n'avons pas trouvé d'autre édition.

Comme le confirme l'identité de la métrique (couplets en 8 vers de 6 pieds, chorus en 4 vers de 10 pieds), l'air ici appelé des Maîtres est évidemment la célèbre Chanson des Maîtres qu'on trouve dans la plupart des chansonniers du XVIIIe, et notamment dans la Lire du même Du Bois.

Le Grand Maître (de la Grande Loge des Pays-Bas) était à l'époque, depuis déjà 7 ans, Van Boetzelaer (ci-contre). Nous ignorons quelle est précisément la glorieuse promotion (par son Prince à un emploi glorieux) qui lui valut ces couplets.

Pour le Très Respectable Grand Maître,

A l'occasion de sa Promotion ; Chantés en Grande Loge
Le 26 Décembre 1766. 

Par le Fr. D *   B * * * 

Air des Maîtres

Seul.

QUelle céleste ardeur 
S'empare de mon ame ? 
L'Amitié dans mon cœur 
Vient allumer sa flâme. 
Dans tous les yeux je vois 
Briller un feu semblable, 
Et j'entends mille fois,
Le nom du Respectable.

Chorus.

Qu'il nous est doux de pouvoir en ce jour,
Lui rendre nos devoirs & notre hommage : 
Tous nos accens expriment son amour, 
Et de notre tendresse ils sont le gage.

Seul.

Le Messager des Dieux 
Apporte la nouvelle 
De l'Emploi glorieux 
Où son Prince l'appelle : 
Tout le monde applaudit 
A ce choix équitable,
Et l'Echo nous redit 
Vive le Respectable !

Chorus.

A l'heureux sort, qui comble ses desirs, 
Nous prenons tous la part la plus sincère : 
Oui, son bonheur, ses succès, ses plaisirs, 
Sont des objets cheris pour tout bon Frere.

Seul.

A resserrer nos nœuds 
Sa bonté s'intéresse ; 
A lui marquer nos vœux 
Qu'ici chacun s'empresse : 
Du noble Député
Suivons l’ordre agréable, 
Et portons la Santé 
De notre Respectable.

Chorus.

Que nos Concerts & nos Chants solemnels, 
Ici, comme à l'envi, fassent connoître 
Quelle est l'ardeur de nos vœux fraternels. 
Pour la prospérité de ce Grand-Maître.