L'Acacia, ou l'Arbre mystérieux

 

A:. L:. G:. D:. G:. A:. D:. L'U:.

Fête du Solstice d'Eté,

Célébrée dans la R :. L :. de St. JEAN, sous le titre distinctif de la Réunion des Amis du Nord, à l' O:. de Bruges, le 13e. jour du 5e. mois de l'an de la V:. L:. 5823 (13 Juillet 1823 st. vulg.).

CANTIQUE

composé pour cette Fête, par le F :. L. J. DEBEAUNE,  R :. +:. Orateur de ce R:. Atel:.

L'Acacia, ou l'Arbre mystérieux.

Air : J'ai bien souvent chanté la Gloire. (P. Blanchini)

 

 A Ton aspect, l'ame ravie,
Goûtant les douceurs de la Paix,
Loin des jaloux, loin de l'envie,
Je puis célébrer tes bienfaits :
Arbre de vie et de science,
Arbre d'Eden, source de biens,
Tu nous rappelles l'innocence
Et le bonheur des tems anciens.

Ta force conjure l'orage ;
Des cieux tu réfléchis l'azur ;
Libre et content sous ton ombrage,
Le Maçon respire un air pur.
Ta beauté n'est point éphémère ;
Tu brilleras dans tous les tems :
Où ta tige croît et prospère,
Il règne un éternel printems.

Nous devons à ta sève active
Des fleurs dans toutes les saisons :
Avec ardeur qui te cultive,
De gloire obtient d'amples moissons.
De tes fruits un miel se compose,
Il est exquis, plein de saveur ;
Il a le parfum de la rose ;
Il efface un lys en blancheur.

 

Vous qui le jugez sur l'écorce,
Craignez son pouvoir sans égal ;
Imprudens! redoutez l'amorce ...
Aux méchans son fruit est fatal ...
Dans les bras de l'indifférence,
Ici malheur à qui s'endort ;
De L'ACACIA l'influence
Aux êtres froids cause la mort.

Mortels dotés par la nature
D'un coeur sensible et généreux,
Adonnez-vous à la culture
De cet Arbre mystérieux :
En le touchant, las d'être en guerre,
Des rivaux se donnent la main
Et le guerrier, s'armant d'un verre,
Boit la santé du genre humain.

Que de trésors il nous décèle !
Qu'il est brillant, à midi-plein !
Alors, le beau feu qu'il recèle,
Sans efforts, jaillit de son sein.
Par ce feu sacré qui l'éclaire,
Un maçon voit, même à minuit ;
Mais dès qu'il perd cette lumière,
Pour lui le jour se change en nuit.

 

Contre lui, vainement conspire
L'hiver couronné de frimats ;
D'un ciel serein le doux empire
L'attache à nos heureux climats ;
Et lorsque pour nous il tempère
Les feux ardens du Dieu du jour,
Sous sa verdure printanière,
Nous répétons nos chants d'amour.

Discret témoin de nos mystères,
Sois toujours propice aux Maçons !
De la sagesse, les bons frères
Sous tes rameaux prennent leçons.
Que ta tige toujours plus chère,
S'élève à l'abri des autans !
Sous ton feuillage tutélaire
La Veuve aime à voir ses enfans.

En vain un ténébreux Génie
Voudrait te détruire à jamais ...
Grâce à la Puissance infinie
Comme le Phénix tu renais ...
A tes côtés un Sage veille :
S'il meut, soudain ressuscité,
Entouré d'Elus, il s'éveille
Au sein de l'immortalité.

  NOTA. Dans la tenue du même jour, la R :. L :., après avoir exprimé, par un trip:. viv:. sa satisfaction à l'Auteur, a voté, à l'unanimité, l'impression de ce morceau d'Arch:. pour être distribué aux FF:. Dép:. et Visit:. qui ont embelli la Fête par leur présence, ainsi qu'à tous les FF:. Membres de ce R:. Atel:. 

Debeaune mentionne Air : J'ai bien souvent chanté la Gloire. (P. Blanchini).

Nous n'avons pas retrouvé de compositeur nommé P. Blanchini. Mais il y a eu un Félix Blangini, auquel le Conservatoire Royal de Liège attribue une romance au titre curieusement voisin, Vous me quittez pour aller à la Gloire (dont il est cependant traditionnellement considéré que le compositeur est la Reine Hortense - dont Blangini était précisément le maître de chant).

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