Hommage de Defacqz à Cardon

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Ce cantique est la deuxième des deux chansons présentées lors du Banquet qui a suivi la Fête de famille célébrée le 23 mars 1820 dans la Loge bruxelloise de l'Espérance et dont l'objet principal était de célébrer les 60 ans de maçonnerie du Frère Cardon.

Il est mentionné que l'auteur est le Frère De Fack, Apprenti. Il nous semble hors de doute qu'il s'agisse d'une orthographe encore approximative - vu sa récente réception en janvier - pour Defacqz, qui dès l'année suivante composera d'ailleurs une autre chanson pour la même Loge. C'est sans doute - en âge civil (il est né en 1797) autant qu'en âge maçonnique - le plus jeune membre de la Loge qui rend ici hommage au plus vieux ... 

Il ne s'en tire d'ailleurs pas mal, montrant qu'il a rapidement assimilé les très conventionnels usages de la dithyrambe maçonnique, dont il fait bénéficier tour à tour trois des héros de la fête : Cardon lui-même, le Vénérable titulaire (i. e. le Prince d'Orange) et son adjoint Honnorez (qui est le Vénérable effectif) lequel reprenait ce jour-là son maillet après une longue absence pour maladie.

Voir l'air (le premier des deux utilisés par Defacqz) du dieu des bonnes gens.

Voir à propos de l'autre air utilisé par Defacqz, Il faut des époux assortis.

     

CANTIQUE MAÇONNIQUE

 

Air : Du dieu des bonnes gens.

 

Frère Cardon, daigne agréer l'hommage
A l'amitié présenté par le cœur.
A tes vertus plus encor qu'à ton âge,
Notre respect devait ce prix flatteur.
Frères, ô vous que ce beau jour assemble,
Tous, de vos voix joignez ici les sons,
Unissons-nous, célébrons tous ensemble,
L'aîné des francs-maçons.

Frère chéri ! notre sainte lumière
A tes regards a brillé soixante ans ;
Ah ! double encor cette longue carrière,
Sers de modèle à nos derniers enfans ;
Et qu'imitant notre vive tendresse,
Nos fils, un jour, puissent dans leurs chansons,
Ainsi que nous, fêter pleins d'allégresse,
L'aîné des francs-maçons.

 

Air : Il faut des époux assortis.

 

Au Frère Cardon.

Je consacre les premiers sons
Que ce jour inspire à mon zèle,
Au patriarche des maçons
Dont il fut aussi le modèle ;
Qui de soixante ans de travaux
Achève aujourd'hui la carrière,
Sans craindre encore de rivaux
Dans l'art de manier l'équerre.

De la maçonnique vertu
Au précepte unissant l'exemple,
Nos pères autrefois l'ont vu,
Faire la gloire de ce temple ;
Et, tel que loin de l'Orient
Le soleil resplendit encore,
Tel, en nos jours, son front riant,
A tout l'éclat de son aurore.

Au Vénérable Titulaire Prince d'Orange, absent

Toi qui des maçons est l'appui,
Toi dont je vois la noble image ,
Auguste et cher frère, aujourd'hui
De notre amour reçois l'hommage ;
Et puissent nos vœux parvenir
Aux bords où le destin t'arrête,
De ces lieux où ton souvenir
Semble présider à la fête !

Trois fois le soleil dans les cieux
A franchi le double solstice,
Depuis que brille pour tes yeux
Du maçon la clarté propice !
Er puisse-tu sur nos neveux,
Régnant encore octogénaire,
Célébrer un jour avec eux
Ton soixantième anniversaire !

 

                

Au Vénérable Aidjoint

O toi que les destins jaloux
Frappant d'un mal impitoyable
Ont long-temps éloigné de nous,
Nous te renvoyons, vénérable,
Au gré de nos plus chers désirs
Présider ici nos ouvrages ,
Et l'on sent doubler ses plaisirs,
Puisqu'avec nous tu les partages.

Qu'en ces lieux ton nom soit chanté !
Et puissé-je dans ce cantique,
Te rendre un tribut mérité,
Fier défenseur du culte antique !
Le maçon marche à pas certains
Quand c'est ton maillet qui le guide ;
Il ne craint plus pour ses destins
S'il est couvert de ton égide.

Par le Frère De Fack, Ápprenti.

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