Couplets de Gautier (Douai, 1801)

Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre le fichier de l'air, séquencé par David C.

La plus ancienne édition que nous connaissions de ces couplets est en 1801 dans le volume 1 du Miroir de la Vérité d'Abraham, qui le cite (pp. 224-5) comme le deuxième des 3 cantiques qu'il reproduit dans son compte-rendu (pp. 214-226) de la Fête pour la Paix, célébrée par la Respectable Loge de la Parfaite-Union, à l'Orient de Douai.

La chanson se retrouve (n° XIX, p. 33) au premier recueil de Douai, sous le titre Cantique pour la Fête de la Paix, célébrée à la Loge de la Parfaite-Union à l'Orient de Douay, le 20 germinal an 9 (i. e. le 10 avril 1801).

La Paix de Lunéville du 9 février 1801, fêtée ici, ne concernait que le continent ; comme on le voit au 3e couplet, l'état de guerre avec l'Angleterre persistait encore à ce moment, et il n'a pris fin (très provisoirement !) qu'avec la Paix d'Amiens du 25 mars 1802.

On voit que le rédacteur, Gautier, coupe dans la légende de l'appartenance maçonnique de Bonaparte.

La chanson sera réutilisée en 1810, mais à ce moment c'est à l'Empereur qu'on boira et non au Frère Bonaparte, ce qui entraînera un autre changement pour la rime :

Tirons au frère BoNAPARTE
C'est en lui que nous admirons
Les vertus de Rome et de Sparte.

deviendra donc :

A l’Empereur ... il faut boire ;
C’est en lui que nous admirons
Les vertus de Rome et sa gloire.

Voir l'air Femmes, voulez-vous éprouver ?

Nous avons pu consulter (n° 24 de ce carnet manuscrit) une version manuscrite de ce cantique, où La fière Albion, plutôt que Veut encore prolonger la guerre, Veut encore déclarer la guerre.

                    

couplets

composés par le Très Cher Frère Gautier. 

 

Air : Femmes, voulez-vous éprouver ?

 

Maçons, célébrons le héros
Dont notre bonheur est l'ouvrage,
A ses succès, à ses travaux, 
Rendons par trois fois trois hommages.
Du peuple il a comblé les vœux,
Il en est chéri comme un père ;
Et nous, encore plus heureux,
Nous le reconnaissons pour frère.    (bis )

 

CHARGEoNs, alignons nos canons,
Tirons au frère BoNAPARTE
C'est en lui que nous admirons
Les vertus de Rome et de Sparte.
Libérateur de son pays,
Il se rend du monde l'arbitre :
La France n'a plus d'ennemis :
Qui lui conteste un si beau titre ?    ( bis )

 

Que dis-je ? La fière Albion,
Fermant les yeux à la lumière,
N'écoutant que l'ambition,
Veut encore prolonger la guerre.
Mais on verra que le héros,
Toujours grand, toujours invincible,
Sera pour le tyran des flots,
Un frère tout-à-fait terrible.    ( bis )

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